Afin d’étudier la contamination des oiseaux marins de l’Arctique et les effets des polluants sur ces espèces, le projet ILETOP s’articule autour de quatre objectifs de recherche :
(1) Examiner les variations spatiales des niveaux de polluants dans les oiseaux marins de l’Arctique en comparant le Groenland Est et le Svalbard. Par l’utilisation d’oiseaux marins à la niche écologique contrastée, il sera possible d’obtenir une information sur l’état de contamination des différents compartiments des écosystèmes marins de ces deux régions.
(2) Étudier les tendances à long terme des niveaux de polluants dans les oiseaux marins les plus abondants de l’Arctique, le mergule nain et la mouette tridactyle. Les oiseaux étant d’excellents bioindicateurs de la contamination des écosystèmes marins, ils permettent d’étudier les variations des concentrations des polluants dans le milieu.
(3) Déterminer les effets hormonaux et écologiques des polluants, aux niveaux de l’individu et de la population. L’étude des relations entre les polluants et les niveaux d’hormones des oiseaux, leur succès reproducteur, leur taux de vieillissement et leur survie permettra de comprendre les mécanismes d’action des polluants, leurs effets sur la reproduction et la démographie des oiseaux marins et donc sur le risque pour les populations.
(4) Examiner les changements de contamination saisonnière en lien avec la distribution des individus pour comprendre comment les patrons de migration et l’exposition aux polluants tant en Arctique qu’en dehors de l’Arctique affectent les oiseaux marins qui se reproduisent en Arctique.
Les polluants qui sont étudiés dans le projet ILETOP sont les Polluants Organiques Persistants (POPs) interdits (encore appelés d’héritage) ou nouveaux (encore appelés émergents), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et le mercure :
– Le mercure est un métal volatil, émis en grandes quantités par les activités humaines, transporté à large échelle par les courants atmosphériques, océaniques et les fleuves et qui précipite dans les zones froides comme l’Arctique.
– les POPs d’héritage contiennent notamment les pesticides chlorés, les polychlorobiphényles (PCB) ou les polybromodiphényléthers (PBDE) qui sont toujours présents dans l’environnement malgré leur interdiction et dont les effets toxiques sont une réalité.
– les POPs émergents tels que les nouveaux retardateurs de flamme bromés (NBFR) et les composés perfluorés qui voient leurs concentrations augmenter dans l’environnement arctique et se révèlent également toxiques pour les organismes.